M. Le président,
Mesdames, Messieurs,
La fraction libérale-radicale a discuté de la présente motion et s’est documentée à son sujet.
Notre prise de position s’articule en trois parties : tout d’abord un historique de cette thématique
au sein de notre commune et de nos écoles primaire et secondaire, puis un état de la situation,
finalement notre avis, ainsi que des attentes envers notre exécutif.
Le harcèlement est une préoccupation déjà connue
En effet nos écoles ont déjà organisé des journées de formation continue en 2018 et 2019 déjà,
respectivement au sujet du suicide et du harcèlement. Dans la foulée, les directions de nos
écoles, les médiatrices, l’infirmière scolaire et la travailleuse sociale en milieu scolaire (TSMS)
ont mis sur pieds un groupe de travail spécialement dédié au harcèlement. Il avait pour mission
d’offrir et de proposer aux parents des informations, conférences et débats autour des
problématiques que l’on trouve dans nos écoles. Par exemple, on peut citer le harcèlement
scolaire, le cyberharcèlement, la dépendance aux écrans, ou encore la problématique du «
téléphone portable », qui pour information est une problématique fil rouge au sein de la
Commission de l’école primaire à l’heure actuelle.
Le harcèlement et son traitement dans nos écoles aujourd’hui
Le fameux groupe de travail harcèlement est pour l’heure en veille depuis le COVID-19 et un
manque de budget communal, sur lequel nous reviendrons en fin de prise de parole.
Il est important de rappeler que le Canton demande aux écoles de mettre en place des mesures
de lutte contre le harcèlement, en accord avec la Loi sur l’école obligatoire. L’école doit favoriser
le bien-être des élèves, protéger leur intégrité et maintenir un climat de respect et de confiance.
Elle doit également développer la tolérance, entre autres.
Pour ce faire, il recommande 10% de décharge pour la médiation scolaire dans une école de 13
classes, comme notre école secondaire.
Quant à notre école primaire, composée de 23 classes, une décharge de 14.5% est
recommandée.
Dans les faits, celle-ci dispose de deux médiatrices ainsi qu’une en formation, pour une décharge
totale de 28%, alors que pour l’école secondaire une médiatrice supplémentaire est en formation,
en plus de celle en fonction. On observe donc que le nombre de médiateurs-trices dans les écoles
de Saint-Imier dépasse les recommandations cantonales.
De plus, des formations sont continuellement proposées au corps enseignant et à la direction
d’école pour lutter contre le harcèlement. Cela inclut un Certificat de formation continue en
médiation scolaire, des formations proposées par la HEP, le Centre ACCES et Santé bernoise.
Aujourd’hui nos écoles proposent diverses ressources pour accompagner et suivre le
harcèlement à l’école, telles qu’une infirmière scolaire, avec l’appui d’un médecin scolaire, des
médiateurs-trices, une travailleuse sociale en milieu scolaire (TSMS) et un espace jeunesse
(EJE). Ces moyens sont recommandés par le Canton, bien que le soutien financier soit limité.

Rares sont les écoles de notre région à être dotées de telles ressources, nous pouvons donc
nous en féliciter.
Sur le terrain, lorsqu’une situation de harcèlement est signalée, différentes mesures sont mises
en place en fonction de son niveau de gravité. Les petites situations sont traitées par les
enseignants, les situations un peu plus marquées par les médiatrices, et les situations plus
compliquées par la TSMS. Une discussion suffit parfois, mais dans d’autres cas, un suivi interne
ou externe est nécessaire. La direction d’école recadre les comportements problématiques et
récurrents, et les situations sont suivies dans le temps.
A vrai dire, le harcèlement scolaire est une problématique qui concerne tous les acteurs de l’école,
et ceux-ci peuvent tous jouer un rôle dans la lutte contre le harcèlement en signalant les cas et
en réagissant en fonction des situations. Des documents tels que le « Vadémécole » sont utilisés
pour informer les parents des ressources disponibles en cas de harcèlement. Il est bon de
rappeler que ce document fait l’objet d’un accusé de lecture par les parents à chaque rentrée, et
ce jusqu’en 8H. A l’école secondaire il existe les « 5 règles d’or » que nul élève n’est censé
enfreindre.
Différentes mesures sont mises en place pour contrer le harcèlement scolaire, notamment
l’établissement de règles de vie (respect, appartenance, sécurité), la surveillance lors des pauses,
la sensibilisation dans les cours d’éducation numérique et de formation générale, et le recadrage
par l’équipe pédagogique. Des mesures spécifiques sont également organisées en fonction des
problématiques rapportées par les élèves. La méthode PIKAS, une méthode de préoccupation
partagée, est utilisée dans nos deux écoles pour traiter les situations de harcèlement.
En outre, notre corps enseignant bénéficie de différentes ressources pour identifier et traiter le
harcèlement scolaire, telles que des séances de formation, des réseaux, des projets
d’établissement scolaire (PES). Des séances d’information ont été également organisées avec
les parents, et des outils de contact sont mis en place pour faciliter la communication entre
enseignants et parents. Des activités théâtrales coûteuses (Caméléon et Utopik Family) ont
également été utilisées pour aborder le harcèlement scolaire avec les élèves.
Pour le suivi, les parents, des victimes et des harceleurs, sont accompagnés en fonction de la
gravité de la situation, allant d’un simple téléphone à l’organisation d’un réseau ou à la mise en
place d’un suivi par la TSMS, qui est impliquée dans tous les cas d’accompagnement. D’ailleurs
récemment la police bernoise est intervenue dans le cadre d’une situation de harcèlement au
travers d’outils numériques, afin de sensibiliser les élèves quant aux conséquences pénales de
tels actes.
D’autre part, il est à souligner que M. Mathias Krähenbühl, directeur de notre école primaire, a
créé l’association Tak TiQ et en est l’actuel vice-président. Cette association a pour but de former
des enseignants dans toute la Suisse romande pour les aider à lutter contre le harcèlement
scolaire sous ses différentes formes. Nous tenons à le féliciter pour son engagement dans cette
problématique.
Les attentes de notre fraction pour la suite
Force est de constater que nos directions, notre corps enseignant, ainsi que toutes les personnes
ressources dont nous avons fait mention, veillent à ce que la problématique du harcèlement soit
gérée de la meilleure des façons, mais notamment avec méthode, professionnalisme, et
compétences.
Nous tenons à leur témoigner notre soutien et nos vifs remerciements pour tout le travail effectué
dans le traitement de cette problématique. Par notre prise de position, nous tenons aussi à leur
faire part de notre confiance et les invitons à continuer d’aller de l’avant pour que toutes et tous
les élèves s’épanouissent dans nos écoles.
La fraction PLR a néanmoins des demandes à formuler à l’exécutif.

En effet, il appelle les Départements de l’Action sociale et de l’Éducation et culture à se
coordonner et à proposer des mesures ou une politique qui permettra à nos personnes
ressources de s’occuper non seulement du harcèlement, mais de toutes les autres
préoccupations auxquelles nos écoles font et feront face. Il serait d’ailleurs judicieux de relancer
le groupe harcèlement qui avait débuté diverses actions en ce sens.
Pour toutes ces raisons le groupe PLR rejette la motion de l’état de situation de la problématique
du harcèlement scolaire à Saint-Imier.