Ce virus inattendu, se frayant un chemin de la Chine jusqu’à nous, a non seulement paralysé l’économie du pays, mais aussi le fonctionnement de toute notre société.

Tout ce que nous considérions comme acquis, le rythme infernal de notre quotidien, le sport, les loisirs, les rencontres avec les amis, le travail, l’école, les fêtes de famille et les anniversaires, fut remis en question. La routine quotidienne bouleversée, les effets pesants de la pandémie se firent sentir pour l’ensemble de la population, du nourrisson aux aînés.

Ce confinement imprévisible n’est pas idyllique, loin de là. Cela a des conséquences sur la vie sociale si importante pour nos villages. Pas de Braderie, pas d’Imériale, les fêtes villageoises sont reportées à des jours meilleurs … si tout va bien.

Quant aux activités sportives elles sont suspendues. Seul le sport professionnel a partiellement repris. Le championnat de football en particulier. On en parle abondamment, à mon avis un peu trop, car lorsque l’on peut transférer des joueurs pour plusieurs dizaines de millions, ou verser des salaires à sept chiffres, il n’y pas à se plaindre. Il suffit de serrer la ceinture d’un ou deux crans.

La situation pour nos sociétés et associations locales est par contre plus délicate. En effet, elles comptaient sur les différentes manifestations pour boucler leur budget. Ce ne sera pas le cas pour l’année 2020 et qu’en sera-t-il pour 2021 ?

Ces sociétés qu’elles soient sportives, de musique méritent le soutien de nos autorités, en particulier de nos communes.  En effet, ce sont ces dernières qui animent la vie locale et sont présentes à chaque événement et font la fierté de leurs autorités. Elles font également la promotion de la région en organisant des événements tels que fêtes cantonales de lutte, de tir, de musique…

Ces entraîneurs, moniteurs qui, souvent, payés « au lance-pierres », apprennent à nos enfants les bases d’un sport une ou deux fois par semaine, sans compter le match du samedi. Ces femmes et ces hommes qui ont aussi un rôle d’éducateur, leur statut doit être valorisé, car sans eux plus de vie associative et en finalité plus de fêtes locales indispensables à la vie sociale de notre population.

Quant aux dirigeants de ces sociétés et leurs comités qui consacrent bénévolement une partie ou parfois la totalité de leurs loisirs pour organiser des manifestations afin de boucler leur budget, ils méritent aussi une reconnaissance de leur travail.

Au cours de la dernière décennie plusieurs sociétés locales ont cessé leur activité dans la région. Les raisons invoquées la plupart du temps, la relève ou parfois plus de comité.

Il faut donc tout mettre en œuvre pour les conserver. Celles-ci jouent un rôle important.

Elles permettent à nos enfants de faire du sport, de la musique, mais aussi et surtout d’avoir des contacts sociaux dans un cadre convivial sain et organisé.

J’observe également que les sociétés qui ont cessé leur activité ont toutes manifesté l’espoir de reprendre un jour leur activité. Malheureusement ce n’est pas le cas.

Il faut donc protéger et soutenir nos sociétés locales, ce sont de précieux et nécessaires bijoux. Elles font partie du patrimoine local.

JOHN BUCHS, ANCIEN MAIRE, SAINT-IMIER