Monsieur le Président du Conseil de Ville nouvellement élu,
Mesdames les conseillères de villes,
Messieurs les conseillers de ville,
Mesdames les anciennes présidentes du Conseil général et du Conseil de ville,
Messieurs les anciens président du Conseil général et du Conseil de Ville,
Monsieur le Maire,
Messieurs les anciens Maires,
Madame la Conseillère municipale,
Messieurs les Conseillers municipaux,
Monsieur le Chancelier,
Monsieur l’ancien Chancelier,
Monsieur le vice-chancelier,
Mesdames et Messieurs les représentants de la presse,
Chers invités,
Victor Hugo disait : « Les souvenirs sont nos forces. Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates, comme on allume des flambeaux ».
En ce jour de commémoration des 130 ans du Conseil général et du Conseil de Ville, je vous propose de nous replonger dans l’histoire de notre conseil et des hauts faits qui s’y sont déroulés, et, pour reprendre Victor Hugo, « d’allumer quelques grandes dates ».
Fin 1885, les tensions vont grandissantes entre le Conseil municipal et le Maire. Ce dernier, à qui l’on reproche des dépenses somptuaires, notamment le percement de la Rue de l’Hôpital, actuelle Rue de la Malathe, répond par la voie de la presse le 9 décembre 1885 et conclut : « La responsabilité d’un Maire, sur le dos duquel on rejette tout, si les affaires vont mal, est souvent trop grande, s’il n’est ni suffisamment ni loyalement appuyé ». Le Conseil municipal nomme le 16 février 1886 une commission chargée de réviser le Règlement d’administration communale en s’inspirant du Règlement de la Ville de Berne, qui comptait un conseil général depuis 1871. Le 26 décembre 1886, le règlement d’administration communale est accepté à l’unanimité par les 174 citoyens présents et on procède directement aux élections du premier conseil général.
Dans ce Règlement, on apprend notamment que le Président est assermenté par le Préfet, tandis que les conseillers sont assermentés par le Président et qu’ils sont nommés pour 3 ans et que leurs fonctions sont gratuites. (Art. 4). Le conseil général se réunit pour la première fois de son histoire le 31 janvier 1887 et Ernest Francillon est élu à la présidence.
Au début du XXème siècle, le conseil général siège une douzaine de fois par année. Fin 1918, le nouveau Règlement d’administration communale est adopté et entre en vigueur. Le système d’élection partielle annuelle dans lequel on désignait par tirage au sort les membres qui voyaient leur siège remis aux élections est aboli. Le Conseil général passe de 33 à 41 membres avec élection au système proportionnel.
Jusqu’alors, le procès-verbal était rédigé à la main séance tenante, lu et approuvé en fin de séance ! C’est seulement le 8 avril 1920 que le procès-verbal est tapé à la machine pour la première fois.
Autre anecdote, dans le procès-verbal de la séance du 22 janvier 1920, on apprend qu’un conseiller a demandé par écrit que les membres du conseil général s’abstiennent de fumer pendant la séance, un précurseur de la lutte contre le tabagisme ! Le Président de l’époque a alors invité le Conseil à suivre ce vœu dans la mesure du possible !
Le XXème siècle verra encore une guerre mondiale, une crise horlogère, une réduction des membres à 31 conseillers et, dernier fait marquant, l’arrivée des femmes au Conseil général. C’est seulement en 1979 qu’une femme sera élue à la Présidence du Conseil général, soit presque après 100 ans d’activité… Je tiens ce soir à rendre un hommage particulier à Mme Thérèse Rossini-Zing. Finalement, en 2003, le Conseil général changera de nom pour la dénomination Conseil de Ville.
Une chose est certaine en passant en revue cette histoire longue de 130 années : ce ne fut pas un long fleuve tranquille et le paquebot qu’est le Conseil de Ville a dû faire face à de nombreux écueils et autres tempêtes, ce ne fut pas toujours « La Croisière s’amuse », mais les membres du Conseil général puis de Conseil de Ville ont toujours œuvré pour le bien de Saint-Imier, qu’ils en soient ici remerciés ! Un Conseil de Ville a une incidence politique et sociétale importante sur sa Cité, il y joue un rôle prépondérant et a des attributions importantes. Il nécessaire que des citoyennes et des citoyens continuent de s’engager au sein de notre institution pour continuer ce qui a été entrepris par les générations passées. La pluralité des idées est gage de démocratie. Notre région et notre localité ont encore de grands défis à relever et ces défis devront être saisis et relevés par notre Conseil. Mais ça, c’est de la musique d’avenir qu’il faut encore écrire et dont on parlera peut-être aux 150 ans du Conseil de Ville lors duquel j’espère vous revoir toutes et tous.
J’aimerais conclure par cette phrase de M. Charles Baertschi fils, qui a aussi présidé ce conseil et qui a été l’auteur de l’historique paru en 1987 pour le centenaire du conseil général, qui m’a été d’une grande aide : « Une certitude s’est faite jour. Chaque fois que la Cité fut affrontée à des difficultés, des citoyens éclairés et vaillants firent ce qu’il fallait pour l’en sortir, sans penser à leur propre bien-être ni à l’intérêt de leurs partis. Qu’il en soit toujours ainsi ! »
Vive le Conseil de Ville et puisse-t-il perdurer longtemps !